• Autant vous le dire tout de suite : je n'ai pas aimé le livre de Céline Alvarez.Les lois naturelles de l'enfant, Céline Alvarez


    Je suis une jeune enseignante, je m'intéresse depuis quelques temps à la pédagogie Freinet et suis fascinée par l'ingéniosité du matériel Montessori, bien que je ne connaisse pas bien cette pédagogie.

    J'avais donc accueilli le buzz des vidéos de Céline Alvarez avec une bienveillante curiosité. Je m'enthousiasmais à l'idée (qu'enfin!) quelqu'un puisse prôner l'autonomie, l'individualisation, la manipulation...

    Ma déception fut grande. Je me rends bien compte que mon avis sur ce livre a été en partie forgé par cette déception et que, pour pouvoir le critiquer de manière objective, il faudrait que je le relise. Cependant, je n'ai pas du tout envie de subir ça une deuxième fois. 

    Je passe sur le style empoulé et les multiples témoignages de la magnificence de son auteure qui sont, à la longue, un peu pénibles.

    Pendant de nombreuses pages, Madame Alvarez nous prodigue de forts judicieux conseils d'éducation :
    - Le sommeil des enfants est important.
    - Il ne faut pas que les enfants regardent trop la télévision.
    - Il faut que l'enseignant soit calme et parle à voix basse.
    - L'apprentissage du langage oral est déterminant.
    - L'enfant se souviendra des expériences le plus fréquentes.
    - Il faut que l'enfant soit actif.
    Etc...

    Alors que je m'agaçais de la voir ainsi mettre des coups d'épaule dans des portes grandes ouvertes, mon amie Julie m'objecta que ces évidences ne l'étaient pas forcément pour tout le monde et que, par conséquent, je ne pouvais pas lui tenir rigueur de tant de banalités. Soit. 

    Pour ce que j'ai compris de la suite de ma lecture, la pédagogie présentée reste très transmissive, très dirigée. Toutes les activités sont soumises à des consignes imposées, expliquées individuellement à chaque élève. 
    La place de la créativité est bien moindre que dans la pédagogie Freinet dans laquelle l'enfant peut déterminer lui-même ses actions, sans être contraint systématiquement par l'adulte. L'intention d'apprentissage part de l'enfant et est ensuite guidée ou explicitée par l'enseignant.

    La deuxième différence que je perçois entre ces deux pédagogies est l'importance de la coopération.
    Madame Alvarez nous explique que les interactions entre élèves sont nombreuses dans sa classe, notamment sous forme de tutorat. Les élèves s'enseignent des choses, ce qui est très bien.
    Cependant, le groupe n'a guerre d'importance, même lors de la demi-heure quotidienne de regroupement des élèves.
    La pédagogie Freinet tend elle vers une organisation collective et autonome du groupe. Les créations des élèves et leur présentation aux autres sont prétexte à apprendre, à s'inspirer, à se questionner. Le groupe vit des conseils de classe (et autres temps de paroles), des projets collectifs, de la production de journaux... 

    Le rôle du maître en est considérablement modifié. Dans sa classe, madame Alvarez reste la détentrice du savoir, même si elle ne le transmet pas de la même façon que les professeurs traditionnels. 

    Pour finir, je le répète, je suis novice sur ces sujets et je tâtonne dans l'exploration de ces pédagogies. J'aimerais donc que cet article devienne prétexte à la discussion si vous vouliez bien me donner vos avis.


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